sportsregions
Envie de participer ?

Lettre ouverte aux u13F 1 de Pablo Brahimi Match retour ;)

Publié il y a 7 mois par

Lettre ouverte aux u13F 1 de Pablo Brahimi Match retour ;)

La coinche du Coach
J’adore la coinche. Jouer à quatre, en équipes, autour d’une table, chercher la meilleure stratégie avec la main dont
on dispose, sentir la connexion se développer, et se battre sur plusieurs manches en prenant du plaisir : c’est un de
mes jeux préférés. Le seul problème que j’ai, c’est la prolifération d’atouts. Quand on a trop d’atouts, on n’est jamais
certain de réussir à gagner d’une traite.
Mais à Artas, ce samedi 14 octobre, ce n’était pas un tournoi de coinche qui était organisé. Loin des tables du troisième
âge, de l’ambiance tranquille et reposante d’une soirée d’hiver, c’est dans une arène bouillante, prête à en découdre,
que se déroulait le match des championnes du jour. Il fallait prendre la revanche de la semaine précédente et marquer
les esprit. Se battre et tout donner pour gagner. Cette fois-ci, c’était à la maison, là où tout est possible, où les miracles
se réalisent. Mais pas de miracle cette fois-ci.
Tout simplement parce qu’en excellent joueur de coinche, Coach Christian n’a laissé aucune chance au hasard et a
trouvé la meilleure main possible pour gagner la deuxième manche de ce challenge. Il a vu tous les atouts dont il
disposait, et il a lancé les hostilités. Alors oui, il manquait Manon et sa ténacité pour arracher la balle des mains
adverses, mais Juliette n’a pas démérité, loin de là : elle a offert, comme ses coéquipières, une performance qui a fait
frissonner tout le public.
Dès les premières minutes, le doute a été levé. Artas était nettement au-dessus et n’a pas laissé de place au hasard.
Trop d’atouts pour Coach Christian : Chloé et ses prouesses techniques, Léonore et son envie inarrêtable, Faustine et
ses accélérations remarquables, Lola et son impressionnante persévérance, Sienna et ses passes lumineuses, Ludivine
et son agilité à toute épreuve, Isis et ses tentatives (magnifiquement) culottées ou encore Juliette et sa solide
défense... Comment choisir ? Et bien voilà, c’est toute la force de cette équipe : il n’y a pas à choisir.
A la fin du deuxième quart-temps, c’est à 29-16 que je vais prendre l’air. Ne nous mentons pas, contrairement à la
semaine dernière, l’arbitrage est loin d’être discutable ou de poser problème. Au contraire, l’arbitre prend le temps
de tout expliquer, d’être clair et efficace dans ses décisions, et ne laisse pas de place à la discussion. Et ça fait du bien,
mais du bien... Alors quand, pour couronner le tout, Artas prend 13 points d’avance et domine sans discussion, il faut
profiter un peu du soleil. Les filles sont impressionnantes, oscillant entre maîtrise et tentatives hasardeuses, entre
coups d’éclat et erreurs flagrantes, mais je suis serein. Elles vont gagner, tout le gymnase le sent. On le sent tellement
que personne n’a besoin de hurler ou de frapper du tambour. Le plan de Coach Christian se déroule comme prévu, il
déroule, pli après pli, et malgré la tension qui se sent lorsqu’il interpelle ses joueuses, il semble avancer sûr de lui vers
la victoire finale.
Pourtant, le troisième quart-temps fait froid dans le dos. Les 13 points d’avance restent intacts mais sans grande
conviction. Les filles semblent un peu perdues, comme si elles attendaient que les points défilent pour se réveiller.
Quand c’est trop facile, il n’y a pas d’excitation, et on sait qu’elles ne sont jamais meilleures qu’en étant au pied du
mur. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, il paraît. Mais voilà, même sans péril, à la coinche comme au basket,
il faut gagner. Alors Coach Christian a fait un appel du pied à son partenaire, le public artasien, pour relancer ses
joueuses, et là... Pli après pli, carte après carte, Artas a dominé de la tête et des épaules. Et quel pied, bon sang, quel
pied !
Finir avec 13 points d’avance me paraissait envisageable, et tout à fait mérité. Mais arrivées à 44-31, les Artasiennes
n’ont pas été de mon avis. A quoi bon s’arrêter là quand on peut littéralement faire exploser les compteurs ? Un panier
après l’autre, une pénalité après l’autre, des tentatives toutes culottées, des accélérations hallucinantes, et nous voilà
tous transportés dans une autre dimension. Moi, je cligne des yeux, j’applaudis, je vibre, et je regarde ces filles qui
sont en train d’écraser leurs adversaires, en toute dignité mais sans aucune pitié. Chambéry tremble et comprend,
mais trop tard : Artas a mangé tout le gâteau, et ne leur a même pas laissé les miettes.
A la coinche, quand on a tous les atouts, on peut faire capo et gagner tous les plis. C’est souvent un sacré coup de bol.
Mais annoncer capo à toutes les manches et l‘emporter quand même, ce n’est plus de la chance : c’est du talent, c’est
du travail, c’est du génie. Et ça, Coach Christian, coincheur professionnel des terrains de basket, le sait parfaitement.
Et à voir le sourire éclatant de ses joueuses à la sortie des vestiaires, elles le savent aussi.
Et, sans mentir, j’ai hâte de la prochaine partie de coinche... Parce que les choses sérieuses commencent

toute l'association

Commentaires